Parinacota, premier 6000 !

Publié le par Emilie et Loïc

Ultime étape de notre périple chilien, le Parc National Lauca est digne des plus belles cartes postales sud-américaines. L'accès se fait depuis Putre, village aymara perché à 3530m d'altitude, qui fut notre camp de base pour quelques jours.  A 50 kms de la Bolivie, Putre semble déjà bolivien, du moins très andin. Ici, on est loin du rythme effréné de Santiago: à peine quelques 4x4, une odeur de ferme régnant dans les ruelles (ça sent l'bouc, même dans le centre internet!), un seul bus par jour reliant Arica, sur la côte...

C'est accompagnés de Justino, un guide aymara que nous avons découvert les beautés de l'altiplano chilien, à 4500m d'altitude. Les deux stars du parc Lauca sont sans conteste les Payachatas, les "frères jumeaux" (en aymara) incarnés par les cônes très esthétiques des volcans Parinacota (6342m) et Pomerape (6282m), encapuchonnés de neige éternelle.
Lorsqu'on poursuit vers la frontière, on aperçoit le Sajama, point culminant bolivien avec ses 6520m. La beauté de ces montagnes est tout simplement enivrante et ne peut laisser insensible un Loïc amoureux des hauts sommets comme vous le savez déjà.

La jolie église du village de Parinacota, aux murs blanchis à la chaux. Le clocher est séparé de l'église. Les locaux disent qu'ils sont "l'homme et la femme". Pas très catholique tout ça! Au coeur du parc, de manière inattendue, se niche un hameau presque dépeuplé, organisé autour d'une petite place et d'une église pittoresque; c'est le village de Parinacota, qui en aymara signifie "là où vivent les flamants pourpres". A plus de 4300m d'altitude, la vie pastorale ne sait plus retenir la jeune génération.

Mais le Parc National Lauca, c'est aussi un véritable jardin d'Eden dans lequel les bofedales (zones où l'eau affleure, formant un milieu écologique unique - un marécage quoi !) permettent à quantité d'oiseaux de s'ébattre (amis ornithologues, ce paradis est fait pour vous!) : foulque géante, ibis, flamants roses, ouette des Andes (non, non, pas mouette !) et même des canards! Il y  a aussi une multitude d'autres espèces mais là, nos connaissances ont des limites et notre mémoire aussi !

Troupeau de lamas dans le parc Lauca. Au second plan, le lac Chungara. En arriere plan, le volcan Sajama.Le tableau ne serait pas complet sans l'évocation des troupeaux de lamas, alpagas et autres vigognes (sauvages celles-ci) qui peuplent les lieux, ainsi que les étonnantes viscaches, cette espèce de lapin/écureuil aimant à se faire chauffer la fourrure au soleil, ou à jouer à cache-cache dans les rochers où elle se confond.  Petite viscache prenant le soleil. Ce mammifère rongeur d'Amérique du Sud, est voisin du chinchilla. Sa fourrure est très recherchée

Malgré les faibles précipitations, l'eau abonde ... et deux perles achèvent de composer le panorama idyllique du parc : si la lagune Cotacotani brille des mille reflets du soleil, le lac Chungará, plus haut lac du monde (à 4550m) et battu par les vents en cette saison, ne laissa pas se refléter dans ses eaux le cône parfait du volcan Parinacota, comme on aurait aimé le voir. la lagune Cotacotani au pied des Payachatas
Malgré l'altitude et grâce à l'abondance d'eau, le parc est très vert, notamment grâce à la présence d'une grosse mousse couleur vert-pomme rappelant un coussin (la lareta); vous comprendrez pourquoi le parc est classé "réserve mondiale de la biosphère" par l'UNESCO.

Loic et Caty au sommet du Taapaca.Grisé par ces hauts sommets semblant le narguer en permanence, Loïc n'as pas su résister à l'envie d'aller grimper sur quelques uns des volcans environnants.
1er de la liste, le Taapaca (5815 m) dont les 1100m de dénivelé sur rocher puis sur pente de glace, dominant Putre, lui ont permis de rechausser les crampons et de battre son record d'altitude par-la même. Mais le plus impressionnant de cette ascension de 4h30 fut sans nul doute le rythme de Caty, secrétaire bolivienne de l'agence, dont les globules rouges de son village natal de Sajama, à 4400m, lui permettent d'avancer sans essoufflement. Et que dire de ses deux gilets de laine et de son poncho en guide de vêtements de montagne? Bien sûr, elle n'avait ni bonnet ni gants !

Mais Loïc est gourmand et dès le départ, son objectif inavoué était le volcan Parinacota, plus haut sommet de la région.

Avec ses 6342m, ce volcan constitue un petit défi, même si une (très) bonne acclimatation et un peu de motivation permettent d'en venir à bout.
Un peu de motivation, c 'est le moins que l'on puisse dire car pour vaincre la bête, il faut tout de même accepter de dormir dans une tente à 4800m d'altitude (1 degré à l'intérieur), partir à 3h30 du matin et affronter le vent glacial qui souffle en permanence en cette saison (l'hiuver arrive).

Durant l ascension du ParinacotaLoïc a d'ailleurs bien cru perdre quelques phalanges tant, à un moment, il ne sentait plus grand choses dans ses 3 paires de gants.
Si l'ascension du Parinacota est techniquement facile (cramponnage simple, et piolet), la pente régulière à 40 degrés ne laisse pas vraiment de répit et à ces altitudes, l'essouflement est permanent.
Néanmoins, les 10h d'ascension prévues se sont tranformées en un peu moins de 6h et en milieu de matinée, du haut de ce belvédère de luxe, tout le parc Lauca s'offrait devant nous, ainsi que le Pomerape et le Sajama si proches.

Et pour ceux à qui  l'altitude du Parinacota ne parlerait pas, 6342m, c'est :
le Mont Blanc (4810m) + Table Mountain (1073m) + Le Mont des Cats (158m) + Le Groenberg, à Bergues (22m) + le beffroi de Lille (101m) + la dune du Pilat (107m) + l'Arc de Triomphe (50m) et dix bons joueurs de basket !

Mais vous vous demandez peut-être ce que faisait Emilie pendant toutes ces heures? Et bien vous avez sans doute reçu des mails plus nombreux ou passé des heures sur msn avec elle à faire des bétises devant la webcam... Emilie se la coulait douce à Putre : réveil tardif, internet à gogo et lecture!

C'en est donc fini du Chili pour nous... Vous retrouverez bientôt le meilleur et le pire...

Publié dans Amérique du Sud

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A
Bah moi je dis que t'as eu bien raison, ma cousine ! J'aurais fait tout pareil à ta place !!! Une question : comment tu vas faire pour le remettre en cage, ton Loïc, dans 26 jours ? De notre côté, nous avons passé 3 jours à Yogyakarta, on a été assez déçu... surtout par le guide du Routard ! Article bientôt en ligne. Gros bisous à vous deux !
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L
Les photos nous font rêver ! Ce doit être génial d'être "proche" du "toit du monde ", non ?<br /> Profitez bien de vos derniers jours extraordinaires !<br /> Nous pensons bien à vous ! A bientôt, bisous !<br /> Félicie, Alain et Lucien
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T
Bravo,<br /> Chapeau Monsieur Loic,...<br /> On imagine ta joie, ton plaisir,,,ca avait l`air magnifique...<br /> Evidemment je mentirai si je n`ajoutais pas de la jalousie a ce message... <br /> Nous, il ne nous reste plus que deux jours,,,,,profitez encore bien de votre dernier mois..<br /> On vous embrasse
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E
WAOH!! C'est vraiment impressionnant! Bravo Loïc! On pourra dire qu'avec ce tour du monde tu seras descendu bien bas sous la mer avec les nombreuses plongées en Thaïlande et en Australie, et monté bien haut avec ces ascensions!<br /> Encore merci à Emilie pour la conférence sur msn...du bonheur à l'état pur! si vous pouvez on se refait ça très vite, mais vivement qu'on se retrouve!!!<br /> gros bisous
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